Au cours des quatre dernières années, la grotte aux Points d’Aiguèze (Gard) a fait l’objet d’une série de travaux de recherches à vocation chronologique dans le cadre d’un projet d’études et de datations des grottes ornées réalisé à l’échelle des gorges de l’Ardèche (pour un descriptif général du projet “Datation Grottes Ornées” (DGO), se référer notamment à Monney & al., 2014a, 2014b). Les recherches initiées plus spécifiquement à la grotte aux Points dès 2011 ont été motivées par l’identification en 1993 d’un art pariétal attribuable au Paléolithique supérieur (Brunel & al., 2008) dont les nombreux points communs avec certains des motifs de la grotte Chauvet n’ont pas manqué d’être soulignés à maintes reprises (Chauvet, Brunel-Deschamps, Hillaire, 1995 : 35 ; Gély, 2005 : 21 ; Gély, Chauvet, Galant, 2002 : 18). Parmi les études entreprises, un important volet a été dédié à l’approche géomorphologique et à l’analyse géométrique des surfaces karstiques en vue de mieux comprendre l’évolution de la cavité avant, pendant et après les occupations paléolithiques. En effet, si les parois les mieux préservées laissent entrevoir le passage des hommes de la préhistoire sous la forme d’un art pariétal relativement discret, les remplissages de la grotte ont, quant à eux, subi depuis une série de perturbations majeures. Ainsi, sur la totalité de son développement, il ne reste guère d’espace où la topographie contemporaine de l’ornementation paléolithique soit encore discernable aujourd’hui. Partout, ce n’est que le paysage d’un sol remué, perturbé, fait d’excavations et de remblais donnant çà et là une impression étrange d’artificialisation profonde du milieu souterrain.